En Corse les fêtes de Pâques revêtent une importance particulière. L’île, qui a su résister aux bouleversements culturels trop hâtifs, connait une semaine sainte plus proche de celle que l’on vit en Espagne que celle qui est vécue sur le continent. La présence des confréries est pour quelque chose dans cet apparent « arrêt du temps ». Les trajets immuables des processions et la pérennité des statues honorées et transportées dans les rues et ruelles contribuent à conserver Pâques. Un aspect rituel très fort.
Aujourd’hui, les Corses essaient d’être fidèles aux rites anciens moins pour leur côté spectaculaire que pour leur sens profond, tels l’office des ténèbres ou la procession du Vendredi Saint. On renoue et on se rappelle les gestes perdus et le savoir faire du passé. Elle met toute la communauté à contribution pour commémorer la mort puis la résurrection du christ. Carême avant et surabondance après en Corse, les traditions de Pâques, font entrer en scène des mets oubliés le reste de l’année ou bien cuisinés de manière rituelle pour les fêtes pascales.
La journée du Vendredi Saint est très active pour les confrères. A cerca, procession qui évoque la Vierge cherchant son fils, a granitula, procession en forme de spirale, veillée, etc. Il y a peu de temps pour manger. En revanche, les fidèles qui rejoignent Sartène pour assister au Catenacciu, un spectaculaire chemin de croix réalisé par un pénitent anonyme vêtu de rouge, ou un autre village qui organise une possession de ce genre, ces fidèles donc devront se restaurer le plus simplement possible. De nos jours, le poisson est adopté par la majorité, mais autrefois des plats de pois chiches ou autres légumes secs étaient plus appropriés. A l’issue de la soirée du Vendredi Saint, le christ est mort, le deuil est entamé. Et ce n’est que le dimanche de Pâques qui permettra de fêter, autour de l’agneau pascal ou du cabri, le Christ ressuscité. Et c’est la fête, alors ici et là on s’affaire à préparer les brioches, les migliacci, les i caccavelli une brioche circulaire exclusivement pascale, il est généralement décoré d’œufs qui cuiront dans le four. La tradition voulait que l’on mette un œuf pour chaque membre de la famille.
Le Lundi de Pâques, jour de grande excitation et d’euphorie pour petits et grands. On prépare un pique-nique et les enfants sont à la fête ce jour-là. Il se fait souvent en famille ou entre amis et pour partager ce repas champêtre il n’est nul besoin d’aller très loin. Il suffit de faire la merendella hors de la maison, dans le jardin ou le maquis.
Si le carême a un peu perdu de son sens le festin pascal est quant à lui, toujours bien ancré dans les esprits.
La Corse est profondément chrétienne, très tôt dans l’histoire elle s’est placée sous la protection de la très Sainte Vierge Marie. Tous les corses sont catholiques, même s’ils ne sont pas tous pratiquants. Les saints, ont une importance particulière chez les corses et aussi dans les villages. Les saints, ont une importance particulière chez les corses et aussi dans les villages.