Les couteaux répondent à la demande des chasseurs ou des bergers en quête d’un outil adapté à leur activité et font aussi le bonheur des collectionneurs. La Corse étant riche en différents minerais, les insulaires ont su très tôt maitriser les techniques d’extraction et de fonte du fer. Dans les forges sommaires sont nés des couteaux souvent modestes, simples triangles de fer battu, aciérés à la forge et trempés dans l’eau de source puis emmanchés de bouts de corne de chèvre, de bois ou d’os. Un morceau de cuir de sanglier constituait le fourreau.
Camouflé sous les plis du pilone ou serré dans la ceinture de flanelle, le couteau était d’abord un outil avant d’être une arme défensive. Il était fabriqué par des forgerons ou des maréchaux-ferrants dans presque tous les villages de l’île.
Les coups de marteaux résonnent sur le fer chauffé au rouge. Avec méthode et application, l’artisan imagine des pièces d’aspect rustique en forme de poignard ou de sabre à la lame impressionnante, des couteaux beaux et sobres forgés dans de l’acier au carbone.
Des couteaux personnalisés : les lames massives des couteaux de chasse au montage vigoureux donnent les meilleurs outils pour égorger un sanglier ou tailler les branches coriaces du maquis.
Le coutelier conçoit également des couteaux pliants issus de la tradition avec un manche en corne de bélier, de vache, et même de mouflon. Souvent le coutelier utilise du bois local. Dès l’automne, il part dans la montagne, à la recherche su genévrier, de la bruyère, de l’arbousier, du chêne et du poivrier sauvage.
Les cornes sont mises à tremper dans l’huile. La plupart ont en effet séjourné plusieurs semaines, voire des mois, dans le maquis, au soleil ou sous la pluie… Elles sont ensuite plongées dans de l’huile chaude, redressé sous une presse de 5 tonnes et mises à sécher sous une autre presse. Ce n’est qu’après plusieurs semaines de séchage que la corne est prête à être travaillée, découpée, dégrossie à la meule, puis à la bande abrasive et enfin polie. La corne d’animal est le matériau le plus solide, on peut, sans risque, lui taper dessus à coups de marteau !… Couteaux rustiques ou contemporains, couteaux de création ou de tradition, source d’inspiration pour les uns, innovation pour les autres.
Le couteau est un objet-culte investi d’une puissance mythique qui se transmet encore de génération en génération.
Quelques couteaux ( photos prises sur facebook)
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