Le désert des Agriates:
La Corse n’est pas si grande qu’on pourrait le croire en la visitant. Sa diversité et sa complexité semblent nous prouver le contraire. Son ouverture au tourisme, l’affluence de toute ces nationalités différentes, peuvent aussi nous laisser à penser que tout l’Île est prise d’assaut et croule sous les touristes. Vous serez alors surpris en appréciant son caractère sauvage bien préservé. Peuplée encore de montagnards à la réputation farouche, la Corse reste depuis ses origines, un carrefour extraordinaire de la culture méditerranéenne. La plus grande partie de son patrimoine naturel, unique en Europe a pu être préservé. Il y a mille et une façons de le vérifier; pourquoi ne pas choisir celle de partir sur les pas des bergers, bâtisseurs du désert des Agriates?
L’austérité de cette région a gardé les stigmates de la vie de ces bergers. D’anciennes bâtissent racontent encore la vie de ces agriculteurs d’autrefois. Entre St Florent et le fleuve Ostriconi, ce désert est immense, 16 000 ha, et sublime…Casta, le seul village de cette contrée fut autrefois le grenier à blé de Gênes, à l’époque où la Corse était Gênoise. Loger dans une chambre d’hôte à Casta, directement au départ du désert des Agriates, allant aux fameuses plages de Salecia et Loto.
Commencez votre découverte dés l’embouchure du fleuve à l’ouest, empruntez le chemin des « pagliagji » (paillers) de Terricie. Vous aurez du mal à vous détacher de ce paysage, certains diront qu’il est l’un des plus beaux du monde. Tout s’y harmonise merveilleusement : la mer d’un bleu intense, le fleuve qui serpente entre les roseaux, cette plage blanche bordée de dunes ondulantes, le maquis qui grimpe à l’assaut des rochers rouges de la Cima a Foce. Aprés avoir tourné le dos au Monte Cintu, vous franchirez le Col du Mercure. Comme dans toutes vos balades en Corse, vous vous laisserez ennivrer de ce bouquet si particulier de tous les parfums de l’Île. La côte s’élève au-dessus du ruisseau de Pietra Bianca. Là, l’immense clairière en pente de Terricie a des allures de Cité Aztèque ou Maya. Un vrai « temple du Soleil » vous accueille. La flore qui a pris racine sur ces droles de refuges ajoute au paysage une note toute en simplicité : encore un instant de bonheur.
Afin de mieux comprendre cette région si pittoresque, un retour sur son passé peut être intéressant.
La présence de ces menhirs et dolmens sont bien la preuve de la présence de l’homme dés l’Age de Bronze. Plus tard, à l’Antiquité, Ces Agriates étaient essentiellement agricoles. Au Moyen-âge, les différentes invasions, guerres, les pillages rendaient impossible la vie sur la Côte. Les habitants des Agriates doivent partir se réfugier dans les forts à l’intérieur. Ils possèdent alors leur maison à Santu Petru ou même au Cap Corse mais viennent labourer, semer et récolter dans les terres des Agriates. Ce qui les contraint à abandonner pendant toute une période, leurs villages. C’est ainsi que ceux du Cap Corse, par exemple, se protégeant des pirates venus de la mer, en construisant des tours, traversent le Golfe de St Florent en barques. Mais la plupart des récoltes obtenues aprés bien des sacrifices, partira pour Gênes sous forme d’impôts, ce qui suscita des révoltes.
Une partie de cette contrée, au XVIIIème et XIXème siècle était donc consacrée à la culture de blé, orge, seigle. Les paysans plantent aussi des arbres fruitiers, des oliviers, de la vigne, les pâturages occupant le tiers de la surface. Les bergers du Giunsani, Nebiu et de l’Asco descendaient leurs troupeaux entre Octobre et Juin. Des milliers de chèvres et de brebis profiteront de l’herbe goûteuse des vallées du Monticellu, du Liscu, du Tettu, du Valdu Castagnu. Une société agropastorale s’organise alors : champs et prés sont divisés en parcelles par des murs de pierre, les défricheurs du maquis s’unissent en petites communautés pour exploiter ces terres. En devenant agriculteurs, ces habitants des Agriates deviennent bâtisseurs de dizaines de bergeries, Paillers aux murs de pierres sèches aux toits en terrasses ou en encorbeillements, ainsi que des casgile. Au début, les constructions sont modestes, puis plus belles et deviennent parfois des villages. Au cours de votre découverte, vous pourrez en voir encore des vestiges: à Terricie, Saleccia, Ifana, Baccari, Malfacu.
Ce désert des Agriates vous laissera des souvenirs inoubliables. Un parcours en 4×4 avec St Flo Quads, vous permettra en toute sérénité, votre rencontre avec cette région.
la plage de l’Ostriconi à ne pas manquer