La Corse a résisté aux assauts du modernisme; elle a su rester fidèle à ses traditions et racines chrétiennes. Chaque fête votive reste l’expression d’un sentiment religieux très profond et permet à chaque paroisse, chaque ville ou village de vivre cet attachement. La Vierge Marie, patronne de la Corse ou tous les saints particulièrement vénérés sur l’île : St Roch, St Dominique, St Antoine, pour n’en citer que quelques-uns, sont l’occasion de rassembler les fidèles, revenant souvent au pays pour participer aux processions hautes en couleur, afin de les remercier, les honorer, les invoquer….. La plus célèbre, la plus médiatisée de ces fêtes reste celle du Vendredi Saint à Sartène où le « Catenacciu » (l’enchaîné) parcourt le chemin de Croix, s’unissant ainsi à la passion du Christ.
Noël, la fête de la Saint Jean, la Confirmation, la période pascale, un mariage traditionnel corse, les funérailles mais également la récolte des châtaignes, la mise à mort du cochon, toutes ces fêtes d’autrefois, liées aux croyances religieuses ou simplement à la subsistance des familles, rythmaient la vie des corses et restent encore présentes dans les traditions. Comment se passaient les Noël autrefois? Le jour de Noël, autrefois, la neige ne manquait jamais son rendez-vous, surtout en montagne. Les villages commençaient, dés le 21 Décembre, à préparer cette fête. Les enfants étaient chargés de courir les environs pour dénicher de vieilles planches, des branches mortes, tout un tas de bois nécessaires pour dresser le ROCCHIU (bûcher de Noël). C’était pour eux l’occasion de traverser les ruelles du village en criant à tue-tête : » A ù rocchiu!!! A ù rocchiu!!!! ». Chacun se faisait un plaisir de contribuer à cette récolte, donnant un bout de clôture, un vieux morceau de poulailler, des branches de leur verger ou de leurs châtaigniers. La nuit de Noël, quand minuit approchait, chaque villageois cheminait sur la route qui mène à l’église, s’éclairant de sa « lumera », pour aller assister à la messe. Pour attiser l’extrémité des lumières, les enfant agitaient des tiges d’asphodèles séchées. Le spectacle de ces traînées lumineuses et de ces étincelles dans cette nuit blanchie par la neige, accentuait le caractère féerique de cette fête de Noël. Les cantiques, ancêtres des polyphonies, entonnés en chœur, résonnaient dans les églises pendant toute la cérémonie. Ensuite, les fidèles se réunissaient sur la place du village, autour du Rocchiu, dont les flammes semblaient s’unir à la voute céleste, pour offrir un spectacle inoubliable. Chacun regagnait son domicile pour le repas de Noël, quand le feu faiblissait. On dégustait le cabri (U cabretu à l’Istrettu) accompagné de tranches de Pulenta; les canistrelli et les frappes pour le dessert. Le lendemain, on ne manquait pas de venir prélever quelques cendres pour les mêler à celles de la cheminée familiale. Au petit matin, pas d’avalanche de cadeaux comme connaissent nos enfants, dans les chaussons, mais simplement une orange ou quelques fruits secs. Néanmoins ce Noël d’antan, apportait la magie dont se réjouissaient ces familles pauvres ou modestes des villages corses.
Recette : E Frappe : Elles font toujours partie des repas de fête et vous trouverez autant de recettes que de cuisinières. En voici une parmi tant d’autres traditions : Mélangez 1 KG de farine et 2 sachets de levure de boulanger. A part, battez 4 œufs, 50 G de beurre (laissé à température ambiante) 300G de sucre, 1 verre de lait, 1 petit verre à liqueur de pastis et un zeste de citron. Faire une fontaine au milieu de la farine et ajoutez ce mélange. Pétrissez cette pâte que vous laisserez reposer 1 H. Ensuite étalez-la en bandes de 5 cm environ de largeur dans lesquelles vous découperez des formes selon votre inspiration. Faire chauffer l’huile de friture et plongez les morceaux de pâte. Les retourner en surveillant la température de l’huile. Quand elles sont bien dorées, déposez les sur du papier absorbant et saupoudrez de sucre en poudre auquel vous pouvez ajouter des sachets de sucre vanillé. Autre recette de Frappe