Si le souvenir de Pascal Paoli est célébré de partout en Corse, sa présence n’est nulle part aussi vivante que dans sa maison natale, au hameau de la Stretta de Morosaglia. On sait que Filippo Antonio Pasquale, fils de Giacinto Paoli et de Donisa Valentini, y est né le 06-04-1724. Il y passe son enfance avec son frère, Clémente, et ses sœurs, Maria Francesca et Maria Chiara. Son père, l’un des chefs de l’insurrection contre Gênes, doit prendre le chemin de l’exil en 1739. Il emmène avec lui son jeune fils Pascal qui reçoit à Naples une éducation très soignée. Pascal Paoli rentre en Corse en 1755 et prend en charge la jeune nation corse qu’il gouvernera jusqu’en 1769.
Il emmena avec lui son jeune fils Pascal qui reçoit à Naples une éducation très soignée. Pascale Paoli rentre en Corse en 1755 et prend en charge la jeune nation corse qu’il gouvernera jusqu’à 1769. L’Europe, informée par Rousseau, Voltaire, le comte de Pommereul et l’écrivain écossais james Boswell, grand admirateur de Pascal Paoli, suit avec attention l’évolution de la situation en Corse. Pour mener une opération que l’on appellerait aujourd’hui de communication, James Boswell commande au peintre américain Henry Benbridge, rencontré à Rome, un portrait de Pascal Paoli qui est exposé à Londres en 1769.
Lors de l’exil qui suit la défaite Pascale Paoli est reçu par les chefs les Etats qu’il traverse avant de s’installer à Londres, invité par le roi d’Angleterre Georges III. La renommé du héros se répand jusqu’en Amérique. Cinq à six cités portent encore son nom. Il rentre en Corse en 1790 pour une période de gouvernement très troublée et prend en 1795 le chemin de l’exil définitif. Il meurt à Londres en 1807.
Sa maison natale est cédée au département en 1889 par un descendant de son frère Clément, à la condition d’installer à l’intérieur de l’oratoire des cendres de l’illustre Général et de transformer le 2 ème étage en musée. La translation des cendres a lieu le 7 septembre 1889 mais le musée n’est installé que bien plus tard puis restauré et ouvert à nouveau depuis 1991 avec l’idée directrice de conserver avant tout l’aspect d’une maison de notable du XVIIIe siècle avec le mobilier et les souvenirs de la famille Paoli.
Il y manque encore l’épée offerte par le roi de Prusse et dont Pascal Paoli souhaitait le retour dans son village natal. Emportée par Saliceti après le départ en exil de Paoli, elle serait conservée en Italie par ses héritiers, les princes de Torella. La grande salle d’entrée est consacrée à l’histoire du gouvernement de Pascal Paoli. La salle suivante est affectée à la presse, à l’université que Paoli avait fondée à Corte, et à la monnaie. La petite chambre où il est né est dédiée à ses objets familiers. Dans la pièce palière où la famille se réunissait autour du fucone, est présentée l’iconographie de Pascal Paoli. On y verra notamment le tableau de Benbridge, Pascal Paoli à la bataille de Ponté Novo que le département de la haute corse a pu acquérir après 3 années de tractations riches en rebondissements.
La trace du tableau avait été retrouvée au Etat Unis par le professeur Francis Beretti lors de ses recherches sur les voyageurs anglais du XVIII e siècle en Corse. Son exposition à Morosaglia est venue compléter avec bonheur les portraits magnifiques, de Pascal Paoli par sir Richard Carway. On passe dans cette maison un moment hors du temps. Le souvenir du « Babbu di patria »(Pascal Paoli) s’y fait vivant au-delà de ce souvenir conservé en Corse, on y perçoit la gloire que Pascal Paoli a connu dans l’Europe du XVIIIe siècle et la place qu’il y occupe.
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